Le monde elfique d'Amras Anárion

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Petite frise elfique noire


  Prologue : La Naissance d’une Fille de Dragon


  (…) Alors, tu seras connue sous le nom de Fëalóciel, la Prêtresse Fille de Dragon née dans sa demeure : l’Archipel de l’Automne, terre des Hauts-Elfes.

  Les tiens sont grands et dignes, rois parmi les princes. Ton peuple était le premier sur cette terre à respirer l’air originel et à la parcourir, filant avec le vent. Tes yeux voient tout, même quand dehors règne seule la Maîtresse de la Nuit.
  Ton corps et ton esprit devront faire preuve d’Intelligence et de Volonté si tu veux réussir en tant que Prêtresse d’Anu et Fille de Dragon. (…)

  Maintenant, va en paix ô Élue de Nirn au Sang de Dragon. Car désormais, ta destinée est écrite dans les Anciens Parchemins.


Ancien Parchemin de l’Élue d’Akatosh, rédigé par le Héros de Kvatch.

17 Vifazur de la 157ème année de la Quatrième Ère


Frise Dragon Skyrim


  Le Parchemin oublié


  En ce jour de grâce qu’est le 17 Vifazur de la 154ème année d’Alduin, le monde de Nirn me vit naître. Ce fut à Alinor, capitale de l’Archipel de l’Automne et plus grande cité elfique de tout Tamriel. Ma mère, de sang Haut-Né, se nommait Elenwen. Originaire de Lillandril, ses dons de Chasseresse et d’Enchanteresse demeuraient légendaires. Quant à mon père, il fut le Héros de Kvatch, celui qui avait mis fin à la Crise d’Oblivion. Archimage prodigieux, ses prouesses magiques égalaient celles de Magnus ou de Galerion le Mystique. Bien que son nom ait sombré dans l’Oubli, ses exploits d’Altmer ne furent jamais oubliés.


  Ce fut lui qui avait libéré Cyrodiil de l’invasion de Mehrunes Dagon à la fin de l’Ère d’Akatosh. Lors de la Bataille Finale au Temple de l’Unique, il vit de ses propres yeux Martin Septim devenir l’Avatar du Dieu Créateur, ce qui lui permit de renvoyer Mehrunes Dagon dans l’Oblivion ! Mais pour s’incarner, le fils d’Uriel dut faire offrande de son Sang de Dragon et briser l’Amulette des Rois. Ainsi, la Lignée des Septims s’éteignit et l’Empire se retrouva sans Empereur. Le dernier Fils de Dragon ne fut plus…


Avatar d'Akatosh


  Cependant, peu après que son Âme ait rejoint l’Aetherius, Martin offrit au Héros de Kvatch une dernière bénédiction. Au lendemain de l’ultime bataille de l’Oblivion, mon père vint se recueillir seul dans les ruines du Temple de l’Unique. Suite à sa prière, la statue d’Akatosh se mit à briller et la voix de Martin résonna dans son esprit. Il fut particulièrement marqué par ses derniers mots : « Quand le prochain Parchemin des Anciens devra être rédigé, c’est vous qui vous en chargerez. L’avenir qui se profile, le sort de l’Empire, c’est à vous de le déterminer, désormais… »


Statut d'Akatosh au Temple de l'Unique


  Lorsque la voix du dernier Septim s’éteignit, la statue d’Anu (le véritable nom d’Akatosh, nommé aussi Auriel selon notre coutume elfique) s’embrasa. Le Héros de Kvatch fut baigné par ces flammes divines et il vit ainsi ses pouvoirs accrus… Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est qu’il reçut par la même occasion un Elder Scroll vierge. Comme en témoigne la légende du Capuchon de la Daedra Nocturne, coucher la plume sur les Anciens Parchemins permet de réécrire l’Histoire de Nirn. Ces rouleaux sont empreints de l’essence même d’Anu-Akatosh, ce qui confère un contrôle sur l’espace-temps de notre monde ! Ainsi, mon père reçut d’Auriel le pouvoir de faire revivre le Sang de Dragon !

  Ce fut une lourde responsabilité qu’il reçut : changer l’histoire du monde ne pouvait pas se faire à la légère. Ainsi, décida-t-il de ne pas utiliser cet Ancien Parchemin pour le moment. Il le conserva précieusement et l’enchanta pour que jamais il ne puisse le perdre.



  Tamriel avait encore besoin de lui. Sans Empereur, le Grand Chancelier Ocato et le Conseil des Anciens se retrouvèrent seuls à la tête d’un Empire divisé… Ainsi, le Haut-Elfe de Primeterre demanda-t-il au Héros de Kvatch de venir en aide au peuple de Cyrodiil… Il lui confia que si jamais il venait à acquérir assez de popularité auprès des habitants de l’Arène, il pourrait devenir le nouvel Empereur… Mais pour l’instant, ses exploits n’étaient guère suffisants aux yeux du Conseil des Anciens pour mériter un sacre. Un Haut-Elfe sur le Trône de Tamriel n’était guère plaisant pour les Impériaux !

  Ainsi, il voyagea, aidant les citoyens et accomplit de nombreuses quêtes secondaires…



  Un jour, il finit par découvrir une île au milieu de la Baie du Niben… Étrange, elle n’était pas référencée sur la carte du Comté de Bravil…

  Curieux, il s’y engouffra malgré les mises en garde d’un soldat impérial qui le prévenait que tous ceux qui avaient franchis cette porte en ressortaient fous. Ainsi son Destin fut scellé et son nom sombra dans l’Oubli…

  Le monde dans lequel il venait de pénétrer se nommait les Îles du Tourment, un plan de l’Oblivion gouverné par Shéogorath. Baignant dans l’aventure, il accomplit les vœux du Daedra, contrant la menace qui pesait sur le Royaume du Dieu Fou. Finalement Shéogorath le récompensa en lui offrant son Trône. Mais ce qu’il ignorait, c’est qu’au Royaume de la Folie, le temps s’écoulait beaucoup plus vite que sur Nirn…


  Ainsi, lorsqu’il franchit la porte de la Folie pour fouler à nouveau le sol de Tamriel, les deux ans qu’il pensait avoir passés sur les Îles du Tourment équivalaient à cent cinquante ans sur le plan réel ! Le nom du Héros de Kvatch n’était plus qu’un lointain souvenir dans les esprits des Tamrielliens…


  Mais quel ne fut pas son effroi lorsqu’il découvrit ce qu’était devenu la Beauté de l’Aurore ! En étant monté sur le Trône de la Folie, il avait sacrifié celui de Tamriel !

  En effet, après s’être renseigné auprès des habitants et dans les bibliothèques impériales, il découvrit que l’Empereur actuel se nommait Attrebus Mede, et que son père Titus Mede – le premier de cette lignée – s’était emparé de la couronne par un Coup d’État en l’an 17 grâce à une armée de hors-la-loi ! Cette dynastie renait la lignée des Septims et n’avait aucune légitimité sur le Trône de l’Empire.


  Cependant, le pire dans tout cela était le devenir de son propre peuple. Jamais il n’eut aussi honte d’être un Altmer en découvrant les abominations commises par sa race. Tout d’abord, d’après les rumeurs, des agents secrets du Thalmor – le gouvernement Aldmeri – auraient assassiné son ami Ocato en l’an 10. Puis l’Archipel de l’Automne aurait décrété son indépendance en l’an 22 et annexé le Val Boisé sept ans plus tard.

  Dans un orgueil démesuré, les Altmers s’appropriait l’exploit ce qui était bienfaiteur, telles que la fin de la Crise d’Oblivion ou la réapparition des deux Lunes de Nirn en l’an 100 après deux ans d’absence. Enfin, les Hauts-Elfes se sont inséminés partout dans l’Empire afin de créer des divisions et de l’affaiblir. De plus, ils faisaient pression pour que tout ce qui était en rapport avec Talos, les Lames, les Septims ou les Dragons soit interdit !

  Nul doute qu’une guerre était proche. Pourquoi ô Tamriel cours-tu à ta perte ? Cruelle rancœur entre les Humains et les Mers !



  Accablé, et sachant que sa tête serait mise à prix si jamais on apprenait qu’il était le Héros de Kvatch (cela faisait partie du Tabou Altmer), il comprit que sa Quête avait échouée. Le bannissement de Mehrunes Dagon fut vain !

  Tout à coup, il se rappela de la bénédiction d’Akatosh et de Martin ! Le Parchemin des Anciens ! Tout n’était pas perdu ! Il avait encore le pouvoir de changer le monde, de redonner une seconde chance à la civilisation !


  Sachant ce qui lui restait à faire, il s’exila vers l’Archipel de l’Automne sous un nouveau nom : Ancalë. Étant de sang Haut-Né, il ne lui fut pas difficile de s’intégrer dans la province des Altmers.

  Il partit à la recherche de l’Amour et le trouva facilement. Son cœur s’éprit d’Elenwen, une Prêtresse de Kynareth à Lillandril. Une merveilleuse enchanteresse dont la légende dit que par une lointaine ascendance avec la lignée des Septims, du Sang de Dragon coulait dans ses veines. C’est ainsi qu’ils vécurent des jours heureux dans une maison de campagne près d’Alinor sous les constellations du Mage, du Guerrier et du Voleur…


Demeure d'Elenwen



  L’Aube d’un nouvel Espoir


  Trois ans plus tard, leur amour m’engendra. C’est alors que mon père révéla son secret à ma mère : il fut le Héros de Kvatch et possédait un Ancien Parchemin. Cela fut un choc pour Elenwen. Elle eut du mal à le croire, mais la vision de l’Elder Scroll mit fin à ses doutes.

  Une fois rassurée, mon père lui dévoila ses intentions. Tout comme Martin, il se sacrifiera afin de m’octroyer une destinée hors du commun qui, l’espéra-t-il, sera plus radieuse que la sienne. Non sans tristesse, ma mère fit preuve d’une grande sagesse en acceptant qu’il s’offre au Dieu Dragon. Tel était le prix à payer pour qu’Auriel-Akatosh me prenne sous ses ailes célestes et fasse de moi une Fille de Dragon.



  Durant douze saisons, Ancalë et Elenwen réunirent d’impressionnantes quantités de Mana afin que rien ne puisse perturber le jour de mon baptême. Tout fut préparé méticuleusement.


  Ainsi, le jour de mon troisième anniversaire, je fus amenée au temple d’Auriel au coucher du Soleil. De puissants enchantements furent utilisés par mes parents afin que nul ne puisse les déranger durant le temps du rituel.


Vitrail d'Akatosh


  Une fois le Sanctuaire béni et le Cercle tracé, je fus déposée sur l’autel d’Anu-Akatosh. Alors, Ancalë invoqua le Dieu Dragon ainsi que la Déesse de l’Air afin qu’ils m’octroyassent le Sang de Dragon. Il sortit l’Ancien Parchemin et y écrivit ma destinée. Un feu céleste m’enveloppa. Mon Âme fut emplie du souffle d’Akatosh. Ma lignée fut élevée à celle de Talos ou d’Uriel Septim. Désormais, mon sang était divin.


  Mais par-dessus tout, je reçus l’ultime bénédiction des Élus de Nirn : chaque fois que la Faucheuse tentera de s’emparer de moi, le Pouvoir Temporel d’Akatosh me renverra dans le passé proche afin de me préserver du destin fatal. Tout comme le jour où mon père croisa Uriel Septim dans la Prison Impériale, j’étais désormais sous la protection divine du Dieu Dragon.

  Par ce don, les Élus de Nirn tels que le Champion de Tamriel ou le Nérévarine ont pu accomplir leur Prophétie ; car lorsque notre Destin est scellé dans un Ancien Parchemin, il devient inéluctable.

  Ainsi, les espoirs qui reposent sur moi ne s’envoleront pas sur les ailes de la mort…


Statue d'Auriel Ayléide


  Une fois le rituel achevé, Akatosh me bénit une dernière fois et je fus baptisée Fëalóciel, ce qui signifie Fille de Dragon dans notre belle langue Elfique. Mon Destin ainsi que celui de l’Empire furent tracés. Afin que nul ne puisse s’y opposer, Auriel conserva l’Ancien Parchemin afin que son essence divine soit scellée dans l’Aetherius.


  Suite à cet intense effort magique, mon père s’était senti tout à coup épuisé, comme affaibli par le Temps. L’heure été venue pour lui de rejoindre les Dieux… C’est ainsi qu’Akatosh le téléporta dans un plan dont nul ne pourra dire lequel. S’était-il envolé pour l’Aetherius ou était-il retourné au Royaume de la Folie ? Reviendra-il un jour ? Nul ne le sut.


  Tout ce qui fut porté à ma connaissance, c’était que l’intensité du Rituel avait fait trembler le Temple d’Auriel, au point que cela s’était fait ressentir dans toute la capitale d’Alinor… Des Gardes du Thalmor arrivaient ! Ma mère, sans peur, enveloppa mon corps ainsi que tous les objets du rituel de son Aura ; et avec la bénédiction d’Akatosh, nous fumes instantanément transportés devant notre demeure enchantée, cachée au milieu des bois d’Alinor.

  Avant de pénétrer à l’intérieur, ma mère leva les yeux et contempla une dernière fois le ciel de cette nuit mystique : là-haut, brillaient fort les Constellations du Voleur, du Guerrier et surtout du Mage. L’éclat de ce dernier était d’une intensité telle qu’on n’en avait pas vu depuis des années… L’Aetherius et les Trois Forces me bénissaient de leur lumière stellaire, me promettant Force, Furtivité, mais surtout Magie. Le doute ne fut pas permis : j‘étais née sous le signe du Mage.


Les étoiles brillent sur la demeure d'Elenwen


  Les jours suivants, les rumeurs rapportaient qu’une intense activité magique avait été détectée dans le Grand Temple d’Auriel, mais son origine ne fut jamais découverte… Naarifin, le Roi Altmer, était nerveux suite à cet évènement… Il fut dit qu’une personne dangereuse, en lien avec Talos et la lignée Draconique, avait violé le Temple sacré et qu’il était par conséquent frappé d’un arrêt de mort…

  Ceci dit, mon père avait habilement rédigé l’Ancien Parchemin… Sous l’effet du Sortilège d’Akatosh, jamais le gouvernement Aldmeri ne put savoir qui était cet ennemi fantôme de la lignée des Septims, et l’incident ne fut guère mentionné dans l’histoire de Tamriel. Même l’évocation de mon nom – qui signifie pourtant Fille de Dragon – n’éveilla aucun soupçon auprès des habitants d’Alinor. Maîtrisée, la Magie est quelque chose qui permet des merveilles !



  L’Enfance de la Fille de Dragon


Bébé Fëalóciel et sa mère Elenwen


  Les années passèrent. Je grandis auprès de ma mère qui m’enseignait l’art de la magie et de l’archerie. Une chose qui me marqua lors de mes premiers entraînements était que lorsque je criais lors d’un exercice magique, une onde désordonnée de Mana se propageait autour de moi… Et ce, particulièrement lorsque je m’imaginais dans la peau d’un Dragon – créature légendaire qui n’a plus été vue à Tamriel depuis des siècles.

  Cependant, je sentais que ce potentiel magique qui brûlait en moi était bloqué… Pour libérer ce pouvoir latent, il me manquait au moins une chose… mais quoi ? Ma mère, n’ayant jamais été confrontée à une telle situation, ne put répondre à ma question.

  Le seul indice que je sus était que cela avait un rapport avec les Dragons, mais les connaissances sur eux demeuraient bien maigres au pays des Hauts-Elfes… Ah, si seulement je pouvais voyager en Bordeciel, dernier lieu où furent vues de telles créatures… Peut-être que ses habitants pourraient m’en apprendre plus sur les vieilles légendes draconiques…

  Malheureusement la Grande Guerre ayant opposé récemment l’Empire et le Domaine Aldmeri rendait tout voyage vers l’étranger bien trop dangereux. Si seulement il n’y avait pas cette haine entre les Humains et les Mers !


  En attendant que les temps soient plus calmes pour entreprendre un tel périple, Elenwen me fit patienter en racontant les exploits de mon père. Elle me dit qu’un jour, je marcherai sur ses pas. Ses récits héroïques me captivèrent, mais j’eus du mal à croire que je serai capable de faire preuve d’une telle bravoure. Je n’avais que peu d’expérience en combat, et mon niveau magique me permettrait tout juste de survivre si jamais un simple bandit m’attaquait… Mais je n’étais encore qu’une jeune Haute-Elfe, et il est dit que mes véritables pouvoirs ne pourront se révéler que lors d’un évènement précis. Je me demandais ce que cela pourrait bien être…


  Au fil de ses récits mythologiques, elle m’inculqua aussi la sagesse, le respect des peuples et la tolérance. Elle m’expliqua notamment qu’en religion, tout était une question d’assimilation. Par exemple, Akatosh, Auriel et Anu n’étaient qu’une même divinité appelée sous différents noms selon les civilisations. Elle cita aussi le cas de Kyne et de Kynareth ou encore de Talos et Ysmir. C’est pour cela qu’elle condamnait fermement la politique du Thalmor et de l’Empire.

  Je lui posai la question : pourquoi nous ne nous rebellons pas ? Elle me répondit que l’heure n’était pas arrivée. Pour le moment, il fallait rester discret comme nous l’avions toujours fait depuis que j’étais née. Cependant, elle me révéla que je serai destinée à jouer un rôle majeur lorsque ce jour viendra… Que j’avais hâte de pouvoir lever les armes pour défendre la liberté et combattre l’oppression ! Mais pour l’instant, je devais me contenter d’apprendre les sorts de Soin, de Flammes et de Furie, ainsi que les rudiments à l’arc et à l’épée. J’étais encore très loin d’égaler les prouesses de mon père.



  Le voyage initiatique


  En Hautzénith de la 201ème année d’Alduin, ma mère et moi partîmes en direction de Bruma en Cyrodiil afin d’assister à une réunion mystique entre sorcières… Pour la première fois de ma vie, je pourrai voyager hors de l’Archipel de l’Automne et ainsi découvrir du paysage ! Mais surtout, j’étais impatiente d’assister à un rite avec des Brétons ! Peut-être même qu’ils pourront m’en apprendre plus sur les Dragons, vu que Bruma est juste à côté de Bordeciel. En mon for intérieur, je sentais que mes véritables pouvoirs seraient révélés à l’issue de ce voyage... J’avais hâte !


  Le trajet dura un mois. Pour notre sécurité, nous voyageâmes avec des marchands Khajiits. En échange du transport et du couvert, ma mère leur promit protection. Son aide se révéla être précieuse, car près de la Croix de Brina, notre caravane fut attaquée par des Bandits de Grand Chemin. Elenwen les foudroya sans ménagement avec sa magie. Ensuite, ce fut un groupe de pillards qui tentèrent de nous intercepter peu après Skingrad. Une fois de plus, ils furent repoussés à coup de flammes et d’enchantements. J’admirais ma mère pour son courage et ses dons de magicienne !

  Les Khajiits me révélèrent que si on s’éloignait des grands axes, on risquerait fortement de se faire attaquer par des monstres. Seuls les plus grands guerriers osaient s’aventurer hors des sentiers battus. Ceci dit, même les routes n’étaient plus sûres, l’Empereur actuel étant incapable d’en assurer la sécurité. Être escorté par au moins un combattant expérimenté demeurait indispensable si on ne souhaitait pas voir sa caravane pillée. Il en est ainsi depuis la Crise d’Oblivion, et cela n’arrangeait guère les relations commerciales entre provinces.


Caravane Khajiit en Cyrodiil


  Après trois jours de mer et dix-huit jours de route nous dûmes abandonner notre caravane au village de Weye. En effet, les Khajiits se rendaient dans la Cité Impériale alors que notre destination était Bruma, plus au nord.

  En cadeau d’adieu, les félins d’Elsweyr nous offrirent une hache à une main, une armure, des gants et des bottes de fer, assortis d’un casque avec des cornes. Ma mère me fit don de l’armure et de l’arme, ce qui me donna l’apparence d’une Nordique. Pour que je ne souffrisse guère de son poids, Elenwen me l’avait enchantée afin qu’elle fût aussi légère et chaude que des vêtements de fourrure. Au moins, je serai mieux protégée contre le froid et d’éventuels ennemis.


  Après une nuit à l’Auberge de Weye, nous reprîmes la route pour Bruma. Deux cent cinquante kilomètres à pied n’étaient guère une mince affaire, mais nous n’avions pas les moyens de nous offrir deux chevaux…

  Par chance, nous croisâmes le jour suivant un groupe de quatre Nordiques qui se rendaient en Bordeciel. Ils feront escale à Bruma, ce qui nous permit de les accompagner.

  Voyager en groupe demeurait bien moins risqué. La preuve : aucun bandit n’avait osé nous attaquer. Ceci dit, nous avions eu affaire à quelques ours et loups ; mais face aux solides guerriers et de leurs huit bras armés, épaulés par une magicienne, cette rencontre ne fut que simple distraction. Je regrettais juste qu’Elenwen ne m’ait guère laissée une seule fois me battre durant le voyage : c’était trop dangereux selon elle.



  Le 13 Vifazur 201, nous arrivâmes enfin dans la ville cyrodiilienne des Nordiques. La Grande Prêtresse du Coven, Aurane, nous accueillit dans son chalet. Un bon feu et un toit furent la bienvenue après un long mois de voyage.


  Durant notre halte à Bruma, des rumeurs faisaient état de troubles majeurs en Bordeciel : le Haut-Roi Torygg aurait été assassiné ! Incroyable ! Mais cela ne devait nullement troubler notre expédition magique. En tout cas, je sentais que de grands évènements approchaient… Une sorte d’excitation inconnue m’embrasait sans que je puisse l’expliquer…


  Deux jours plus tard, nous partîmes comme prévu en direction des ruines Ayléides de Rielle, à quarante kilomètres au nord-ouest de Bruma. C’est ici que nous rencontrerons les autres sorcières du Cercle. Sachant qu’il nous faudra une journée pour atteindre notre destination, le rituel aurait donc lieu la nuit du 16 au 17 Vifazur, commémorant ainsi ma quarante-septième année… Ma mère, très mystérieuse, me révéla que cet acte magique me serait dédié…



  La fuite vers Bordeciel


Ruines ayléides du Rituel de Rielle


  Le 16ème jour de Vifazur, alors que le soleil déclinait, les ruines Ayléides furent enfin en vue ! Aurane nous présenta à trois autres sorcières qui accueillirent chaleureusement l’enchanteresse de Lillandril. Apparemment, elles étaient d’anciennes connaissances de ma mère.

  Après les présentations, nous fîmes notre rituel dans une clairière à quelques dizaines de mètres des ruines. Les lumières des étoiles et des deux Lunes de Nirn veillaient sur nous. Je fus placée au centre et bénie. Ma mère invoqua le nom des Neufs Divins (oui, Talos ne fut pas oublié), et leur implora de libérer mes pouvoirs. Ainsi, je reçus le titre de Prêtresse des Neuf Divins. Je sentis une ébullition de Mana émanant de mon corps, et je ne pus m’empêcher de tester le sort de feu. Velcar criais-je ! Deux flots ardents jaillirent de mes mains en direction du ciel. Jamais je n’avais atteint une telle intensité dans ce sort. L’assemblée m’applaudit.


  Tout à coup, des voix autoritaires surgirent des fourrés :

 – Halte ! Halte ! Halte !

  C’est alors que je vis deux douzaines de Gardes Impériaux nous encercler. Notre sang se glaçait ! Nous étions pris dans une embuscade !


  Une fois à notre hauteur, le capitaine des soldats nous héla avec un mépris légendaire, typique de la Garde Impériale :

 – Halte vermine criminelle ! Au nom de Sa Majesté Titus Mede II, je vous arrête pour Hérésie et Pratique du culte interdit de Talos. Payez une amende de trois mille pièces d’or ou nous vous jetterons dans les geôles de l’Empereur. Dans tous les cas, vous serez fouillés et les biens que vous avez volés vous seront confisqués !


  Trois mille septims de prime pour un rituel, soit autant qu’un triple meurtre ! Mais ces Impériaux ont perdu le sens de la réalité ?

  Elenwen leur répondit : le règne de votre Empereur illégitime touchera bientôt à sa fin ! L’heure de la Prophétie approche ! Akatosh vaincra et Talos retrouvera sa gloire d’autan !

 – Alors vous paierez de votre sang ! Saisissez-vous de ces hérétiques !


  Ce fut le chaos ! Les cinq sorcières firent immédiatement briller leur magie, accablant les soldats impériaux sous un flot de glace, de foudre et de feu ! Avant que les glaives ne s’abattissent sur moi, ma mère me prit et me cacha dans un fourré. Je la vis en larmes. N’ayant que quelques secondes, elle me livra ses derniers mots :

 – Va ma fille Fëalóciel… Tes pouvoirs sont désormais libérés. Tu es une Élue de Nirn et ta vie est plus importante que la nôtre. Maintenant, fuis !


  Un Garde la pris pour cible, l’obligeant à se défendre.

 – Fuis vers les montagnes ô Fille de Dragon ! Que ta destinée s’accomplisse !

  Au péril de sa vie, elle me lança un sort de Plume, rendant mon pas léger et fluide.

 – Adieu ma fille…


  Puis elle fut emportée dans la mêlée, les éclats de magie m’empêchant de voir la tournure que prenait le combat. J’étais horrifiée !

 – Mère ! Non !


  C’est alors que trois Forestiers de la Garde Impériale me prirent à parti… J’étais seule face à eux… Je sentis la mort venir…

  Au moment où ils s’apprêtaient à transpercer mon cœur, une voix divine se fit entendre dans mon esprit :

  – Fëalóciel, ma fille... Exauce le dernier vœu de ta mère et fuis vers les sommets au nord ! Par le pouvoir du Temps, je te protège de la mort. Que mes ailes te guident vers ta destinée !


Trois archers impériaux m'attaquent


  Les archers impériaux, à vingt mètres de moi, tirèrent… Les dards fusaient en tous sens mais aucun n’atteignit sa cible.

 – Par l’Empereur ! On dirait qu’une force mystique la préserve de nos flèches !


  Je ne pouvais plus douter : j’étais vraiment protégée par une puissance surnaturelle ! Sans la moindre hésitation, je me tournai vers le nord et m’empressai de gravir la montagne qui s’étendait devant les ruines ayléides. Les trois Gardes me poursuivirent.

  J’aurai pensé que mon armure nordique m’aurait encombrée, mais le sort de Plume fut très efficace. Légère comme l’air, je n’eus aucun mal à escalader la pente abrupte… Les Gardes Impériaux, ne pouvant me suivre, abandonnèrent la poursuite. Mais je n’osais plus me retourner par crainte de me faire toucher : la dernière fois que je le fis, trois flèches s’étaient figées juste sous mes pieds.


Fëalóciel commence à gravir la montagne


  Après un quart d’heure d’ascension, je n’avais plus rien à craindre, mes ennemis m’ayant largement perdue de vue. Je fis donc une halte afin de reprendre mon souffle. L’altitude faisait que la température baissait… Heureusement que mon armure était enchantée contre le froid…


Ultime regard vers Cyrodiil


  Contemplant le paysage, je reconnus Bruma, très loin dans l’horizon… Quant à la ruine ayléide de Rielle en contrebas, je l’avais déjà distancée d’un bon kilomètre. Plus aucun éclat de magie ne scintillait : il était donc très probable que le combat ait touché à la fin. Quelle fut l’issue de la bataille ? Ma mère a-t-elle survécu ? Je ne le saurai jamais.

  Cependant, si je redescendais, les Gardes me trouveraient et n’hésiteraient pas à me tuer, ma tête ayant été mise à prix injustement. Je n’eus donc guère le choix. Il me fallait traverser les montagnes et fuir Cyrodiil. Ainsi, je verrai la terre de Bordeciel, pays qui m’avait toujours fasciné… Mais seule au milieu de la montagne et sans expérience de combat, pourrai-je survivre à la traversée alpine ? Je levai les yeux vers les cieux et les sommets… Vers l’Ouest et à un kilomètre plus haut, je vis un col. Je décidais de m’y rendre. Il me fallait faire vite, car le sort de Plume ne durerait pas indéfiniment… Justement, au moment où j’y pensais, cela se produisit. Mince !

  Je me rappelais que l’armure était enchantée pour être allégée, mais sans l’aide de la Plume, ma progression devint plus pénible. Il me fallut deux heures pour atteindre mon but… Heureusement que le temps était clair et qu’il n’y avait pas de vent.


En Quête du Col de Bordeciel


  Essoufflée, je finis par parvenir au col de la chaîne montagneuse. Alors, je vis un large plateau neigeux s’étendre devant moi : j’avais passé la frontière ! Désormais, je foulais la terre des Nordiques !


Mes premiers pas en Bordeciel


  Minuit était passé depuis trois heures. Il me fallait vite trouver un endroit où me reposer… Grâce à mon sang elfique, quatre heures de sommeil me suffisaient, mais il était hors de question que je m’assoupisse au sommet d’une montagne avec ces températures glaciales ! Même si l’armure nordique était bénie pour m’en préserver, j’en souffrais quand même !

  Par conséquent, je me hâtai de dévaler la montagne, poussée par les ailes divines d’Akatosh. Une heure plus tard, je trouvais une anfractuosité dans la roche. Parfait : je serai à l’abri du vent ici. Avec mon sort de flammes, j’allumai un feu sur des branches mortes de sapin. Une fois réchauffée par le brasier, je me fis un tapis avec des feuilles de résineux pour m’y endormir. Ainsi, je sombrais dans le sommeil…


Ma première nuit à Bordeciel



  Sundas 17 Vifazur, 201ème année de la 4ème Ère


  L’embuscade impériale


  Le lendemain, un soleil radieux se leva. Le jour de mon quarante-septième anniversaire restera à jamais gravé dans ma mémoire… Me rappelant les évènements douloureux d’hier, j’eus du mal à croire qu’en l’espace d’une nuit, ma vie fut bouleversée et que dorénavant, j’errai seule sur les terres de Bordeciel. Pourrai-je survivre dans ce climat rude, moi qui fus habituée à la douceur de l’Archipel de l’Automne ?

  Si je suis bénie par le destin, oui ! J’ai survécu à trois Archers Impériaux et réussi en l’espace de quelques heures à franchir ces hautes montagnes. Peu de gens auraient été capables de cela… Ma mère avait raison : désormais, je marchais sur les traces de mon père ! Ainsi, mon aventure débuta.

  Curieuse de découvrir ce que l’avenir me réservait, je finis de dévaler le flanc neigeux après avoir avalé le peu de nourriture qui me restait…


Fëalóciel croisant Ulfric Sombrage, Ralof et leurs amis


  Arrivant au niveau d’un chemin de pierre, je fis une rencontre pour le moins insolite, tombant nez à nez avec cinq voyageurs d’exception.

  Ignorant qui ils étaient, je leur demandais mon chemin. L’homme aux cheveux châtains avec un manteau de fourrure raffiné – probablement un noble escorté par trois de ses soldats et un paysan – me répondit :

 – Je te salue étrangère. Tu te trouves actuellement sur mes terres ; plus précisément sur la route du Col du Clos au sud d’Helgen. Je suppose que tu ignores tout de Bordeciel… Lorsque nous serons en sécurité, je te ferai découvrir mon royaume. Mais pour le moment, nous nous dirigeons vers le Fort du Trône Sanglant à l’Ouest.

  Le Nordique blond et sans casque – sûrement le capitaine des soldats – rajouta :

 – Étrange est le destin. Il y a cinq minutes, ce paysan nommé Lokir – il montra le jeune homme vêtu de toile de chanvre – nous a rejoint pour réclamer notre protection, car il serait poursuivi par la Garde Impériale après tenté de leur voler un cheval. Et voilà qu’une jeune Haute-Elfe dévale la montagne et croise à son tour notre chemin. Par quel hasard t’es-tu retrouvée parmi nous ? Je lui répondis :

 – J’ai dû fuir Cyrodiil. Le destin m’a poussé à franchir la frontière en traversant ces hautes montagnes ; et voilà qu’en cette heure, je me retrouve parmi vous…

 – Étrange coïncidence… Ne serait-ce pas à cause des Impériaux ?

  Je voulus lui répondre, mais le Noble Nordique lui intima :

 – Ralof de Rivebois, continuons notre chemin. Nous parlerons avec nos hôtes devant la chaleur d’un bon feu. Je ne souhaite pas m’attarder en chemin. Plus vite nous aurons rejoint la garnison de Sombrages au Fort du Trône Sanglant, et moins nous aurons de chance de croiser des Impériaux.

 – Oui mon Seigneur.


  Le dénommé Lokir s’étrangla en entendant le terme « Sombrage ».

 – Attendez, vous êtes de la rébellion ?

 – Bien entendu ! répondit le noble. Cela se voit sur les uniformes de mes gardes du corps, non ? Nous sommes les fiers habitants de Vendeaume !

 – Ahgrr… Si vous vous faites arrêter, que m’arrivera-il ? Réussirai-je à atteindre Lenclume seul ?

 – Tu as le choix paysan : rebrousser ton chemin au risque de te faire appréhender par les Gardes Impériaux qui n’hésiteront pas à te traiter comme de la racaille, ou bien nous suivre en sachant que nous te défendrons contre toute autorité que je jugerai illégitime.


  Après cela, le voleur de chevaux se tut et se résigna à les suivre. Tiens ! Il y a actuellement une rébellion en Bordeciel ? Est-ce lié à l’assassinat du Haut-Roi dont j’avais entendu parler à Bruma ?

  Cependant, je décidais de les suivre en silence, préférant remettre mes questions à plus tard. Comme l’avaient dit les Khajiits qui m’avaient accompagnée en Cyrodiil, il demeurait plus prudent de voyager en groupe sur les routes de Tamriel à moins d’être un grand guerrier. Cela s’appliquait aussi en Bordeciel.


  Nous reprîmes donc le chemin en direction de l’Ouest… Mais dix minutes plus tard, nous tombâmes sur une rencontre troublante : à l’ombre d’un sapin gisaient deux corps de soldats impériaux.


 – Que font ces Impériaux ici ? Sont-ils morts ? demanda le fier Nordique.

 – Je l’ignore. Cela ne m’inspire pas confiance... répondit Ralof. Ça sent le piège.


  Les deux autres soldats sombrages se mirent à guetter, tandis que Lokir regardait vers l’Est, craignant sûrement qu’un garde quelconque soit à ses trousses. Je me proposais de vérifier les corps, ce que le noble Nordique accepta.


  Tandis que je me baissais pour en observer un, l’Impérial sursauta et m’infligea une gifle qui m’étourdit. Son brusque réveil surpris tout le monde.

  Dans la même foulée, le second soldat impérial fit de même et cria « Longue vie à l’Empire ! ».


  Ce fut le signal : des Gardes Impériaux, menés par le Général Tullius et une redoutable Capitaine Impériale, surgirent de derrière les rochers. Nous étions encerclés à cinq contre un !

 – On les tient ! Capturez-moi ces rebelles ! Je les veux vivants !


Embuscade de Tullius sur Ulfric Sombrage


  La bataille fit rage. Un soldat impérial mit Lokir au tapis, puis s’en pris à moi ! Je perdis connaissance pendant quelques secondes mais je ne trépassai point, protégée par l’Aura d’Akatosh.

  Lorsque je repris mes esprits, un des deux gardes du corps sombrages avait déjà succombé ! J’ignore si ce fut de la témérité, mais prise d’une haine envers les Impériaux, je me mis à les attaquer !

 – Velcar ! clamai-je.

  Ainsi, un flot de flammes jaillit de mes mains et acheva l’Impérial le plus gravement blessé. Ce fut la première fois de ma vie que je tuais un homme.


  Peu après, le noble Nordique s’écroula sur le sol, inconscient. Quelques secondes plus tard, le second soldat sombrage rejoignit Sovngarde, mort. Seuls moi et Ralof étions encore debout. Le Capitaine Nordique fut preuve d’une vaillance légendaire, affrontant avec courage les coups effrénés de ses adversaires, tuant même un second soldat impérial ! Mais face à l’ardeur du Général Tullius et de la Capitaine Impériale, il n’avait aucune chance. Une minute plus tard, il subit le même sort que son maître. J’avais beau à l’épauler en lançant des flammes sur nos ennemis communs, mais je sentis que cela les affectait à peine. Je manquais cruellement d’expérience en combat…


  Complètement encerclée, je me retrouvai seule face aux Archers Impériaux et ces deux hauts-gradés. Instinctivement, je sortis ma hache pour me défendre, mais cela fut vain. D’un coup d’épée le Général Tullius me fit tituber ; puis avec l’aide de la Capitaine Impériale, ils me mirent à terre et m’immobilisèrent. Quant à Lokir qui s’était relevé et tentait de fuir, il fut vite rattrapé par cette redoutable combattante de l’Empire avec en prime un passage à tabac. Je me doute qu’il perdit connaissance à ce moment-là.


Ulfric et ses amis apréhendés par Tullius


  Tandis que des Soldats Impériaux m’attachèrent avec les survivants Sombrages, j’entendis le Général Tullius jubiler de joie :

 – Bravo fils de l’Empire ! Grâce à vous nous avons capturé notre plus grand ennemi : le Jarl Ulfric Sombrage !


  De l’Ouest arriva une autre unité d’Impériaux, ramenant quatre soldats Sombrages prisonniers.

 – Général Tullius, nous avons massacré la garnison rebelle du Fort du Trône Sanglant. Voici les survivants.

 – Parfait. L’Empereur sera fier de nous et nous récompensera par une montagne d’or. Cinquante mille septims étaient promis à ceux qui captureront Ulfric Sombrage vivant ou mort. Afin de s’assurer qu’il n’échappera pas à son sort, nous conduirons le Jarl et ses amis au billot aujourd’hui même !

 – Général ! s’exclama la Capitaine Impériale. Ne serait-il pas plus sage de les ramener à la Cité Impériale afin que Sa Majesté Titus Mede II les juge pour leurs crimes ?

 – Ne sous-estimons pas le chef des Sombrages. Notre ennemi a déjà échappé à une embuscade dans la Châtellerie d’Estemarche, et je suis sûr que ses amis feront tout pour venir le libérer. Plus vite il sera exécuté et moins il aura de chance de se soustraire à la sentence de l’Empereur. Rajoutons que mort ou vif, la prime sera la même pour nous tous. Par conséquent, je ne souhaite prendre aucun risque.

 – Oui Général ! Impériaux, chargez ces quatre soldats Sombrages dans la première charrette. Quant à ces quatre-là qui semblent être des prisonniers d’exception, nous les mettrons dans la seconde. Toi, là !

 – Oui ? répondit le soldat qui fut hélé.

 – Prends une monture, et rends-toi de ce pas à Helgen afin que soit préparé immédiatement l’exécution de nos prisonniers. Je te donne la liste des condamnés. Annonce bien haut et fort à Vilod et Ingrid que nous avons capturé Ulfric Sombrage. Le billot devra être prêt dans deux heures !

 – À vos ordres capitaine !

  Après avoir reçu la liste faite à la hâte par le Général, le soldat prit un cheval et galopa à toute allure vers le nord, dévalant la route descendante.


  Parallèlement, le noble Nordique tenta de se débattre et maudit les Impériaux après avoir entendu sa sentence. C’était donc lui le dénommé Ulfric Sombrage ? Mais à peine avait-il prononcé sa première phrase qu’il fut bâillonné sur-le-champ : s’il incantait, cela pouvait être dangereux d’après Tullius.


  Par la suite, les chariots et leurs cochers – déjà sur place – furent sortis de leur cachette. Ainsi, les charrettes étaient déjà là, avec une garnison d’Impériaux prête à nous cueillir ! L’embuscade que nous avions subie fut vraiment bien planifiée !


 – Allez racaille de Bordeciel, montez dans le chariot ! Vous en première ! ordonna la Capitaine.

  En silence, je m’exécutais, lentement. Ainsi j’allais droit vers la mort. Ma toute nouvelle aventure touchait déjà à sa fin…


  Tandis que je m’apprêtais à prendre pied sur la charrette, l’Impérial me stoppa violemment :

 – Attendez ! Vous n’êtes pas une Nordique ! Veuillez enlever votre armure et votre casque Haute-Elfe ! Affrontez le froid de Bordeciel avec courage !

  Frappée, mon armure nordique me fut retirée de force. Ainsi je perdis le dernier présent de ma mère. Seuls des vêtements de jute recouvraient encore mon corps. Sans l’enchantement de ma cuirasse, je me retrouvai vulnérable et honteuse. Cependant, je n’eus le temps de m’apitoyer sur mon sort : avec la pointe d’une épée menaçant mon dos, on m’intima l’ordre de remonter immédiatement sur la charrette.


 – Ralof de Rivebois, à votre tour !

  Le Nordique fut hissé en face de moi sur le charriot, non sans avoir été molesté par les soldats impériaux. Puis ce fut au tour d’Ulfric d’y être placé. Pour s’assurer qu’il ne s’enfuira pas, il fut solidement attaché à la rambarde de la charrette.


  Après cela, la Capitaine Impériale observa Lokir, inconscient.

 – Tiens, tiens, mais qui vois-je ? Lokir de Rorikbourg ! Si je me souviens bien, sa tête a été mise à prix après avoir tenté de voler l’un de nos chevaux, mais il n’est pas signalé comme étant un Rebelle… Général, quel sort lui réservons-nous ?

 – Cette racaille criminelle subira la même sentence que les autres. Sa présence auprès d’Ulfric suppose qu’il allait rejoindre la Rébellion. Par conséquent, lui et l’Altmer tombent sous le coup de l’Arrêt de Mort Impérial.

 – À vos ordres ! Hissez-moi cette vermine sur le chariot !

  Lokir fut placé à côté de Ralof, en face du Jarl déchu.


  Maintenant allons-y ! s’exclama le Général Tullius. Deux heures de route nous attendent avant Helgen, et je ne souhaite pas que notre bourreau s’impatiente.


  La garnison impériale se mit en route pour nous conduire vers notre funeste destin. Dans deux heures, j’allai mourir… Je n’arrivais pas à le croire et je me mis à pleurer. C’est alors qu’un malaise inexpliqué s’empara de moi, m’emportant dans une transe forcée…


Petite frise elfique noire

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